Engagement du Programme du maintien de la Biodiversité et de la gestion Durable
des Forêts (PBF en sigle) en faveur de l’égalité entre les sexes dans la province du
Maniema, en République Démocratique du Congo (RDC)
1. Contexte ;
La province du Maniema est située sur la bordure oriental de la cuvette du Congo, à la limite
du Katanga, elle a été recréée en 1988 par le découpage du Kivu en trois ensembles
territoriaux. La ville de Kindu, de part et d’autres des deux rives du fleuve Congo en est le
chef-lieu. Relativement peu peuplé par rapport à l’ensemble du Kivu, le Maniema compte
une population estimée à 1 900 000 habitants, dont 90 % vivant en milieu rural.
Sur le plan politique, à la suite des Accords de Paix Sun City en 2003, le processus électoral
de 2006 a donné lieu aux nouvelles institutions politiques provinciales notamment,
l’Assemblée et le Gouvernement provinciaux, où l’on note tout de même l’absence de
femmes élues. Le Maniema, déjà handicapé par son enclavement, fait partie des provinces
les moins appuyées du pays, ce qui accentue la faiblesse des services de l’Etat et entrave la
délivrance des services minimum aux communautés vulnérables et des populations en
général.
Sur le plan économique, la pauvreté bat record dans cette province dont le taux est mesuré
en 2005 à 58.5 % et le revenu moyen par ménage de 37 $ US contre 42 % pour toute la
RDC. Les femmes figurent parmi les groupes les plus défavorisés avec un faible accès à
l’éducation et aux soins de santé, une faible participation aux instances décisionnelles.
Il y a très peu d’écrits sur la situation de la femme de Maniema en général et les questions
de genre en particulier. Il n’existe pas d’étude sur l’analyse de la situation de la femme,
conditions de vie et leurs activités et son implication.
Maniema est une province beaucoup plus musulmane. Ce qui lui confère un contexte social
et culturel spécifique pour la promotion de la dimension genre.
Il y a beaucoup de préjugés sur cette question. La
majorité des hommes et les femmes s’accordent
que la place de la femme est au foyer. Le genre
est un moyen de révolutionner les femmes à
Kindu, comme partout ailleurs les femmes
constituent un groupe marginalisé. Dans les trois
localités visitées, la majorité des femmes sont
analphabètes. Les petites filles se marient très
jeunes. L’âge moyen de mariage d’après les
habitants de ces 3 localités est de 14 à 15 ans.
Les inégalités entre les hommes et les femmes
sont très prononcées.
Au niveau institutionnel, aucune femme au parlement provincial, 1 femme ministre
provincial, aucune cheffe de division femme. Mais curieusement, une femme cheftaine dans
la chefferie des Bangengenles en territoire de Kailo.
De 2011 à nos jours, le Projet Filière Bois du PBF a mis l’accent sur l’analyse de la chaine
de valeur bois d’œuvre dans la province du Maniema et cela au travers plusieurs études
spécifiques appuyant le développement de cette chaîne et d’un modèle collaboratif
d’exploitation forestière. Deux études ont été menées dans le cadre de la structuration de la
population et la rationalisation des ressources forestières. Il s’agit entre autre de la :
Proposition des textes juridiques provinciaux sur l’exploitation du bois d’œuvre dans la
petite concession pilote de Kaïlo et
Accompagnement pour la mise en exploitation de la petite concession pilote de Kailo
au Maniema avec la mise en place d’une coopérative et l’utilisation d’une scie mobile
Pour arriver à la mise en œuvre du Plan d’Aménagement et de Gestion Simplifiée, une
structuration des communautés locales s’est avérée importante en vue d’une gestion
rationnelle des ressources disponible dans la petite concession de Kailo. C’est dans ce
cadre que le Projet Filière Bois s’est proposé la mise en place des structures locales de
gestion dans les 18 villages riverains à la concession.
En 2013, le PBF a eu à réaliser une enquête légère où Il s’agit non seulement d’étudier la
manière d’intégrer le genre dans le management des institutions sous étude mais aussi
d’étudier les voies et moyens d’impliquer les femmes, en tant qu’actrice de développement
au même titre que l’homme à la gestion du parc de la Lomami en création au Maniema sous
la houlette de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN en sigle).
2. Objectifs et mesures prises ;
Echange avec la cheftaine des Bangengele
Le Programme « Biodiversité et Forêts » (PBF), un
partenariat entre la Coopération Allemande et le
Ministère de l’Environnement Conservation de la
Nature et Développement Durable (MECNDD) et
l’ICCN, vise à contribuer à la biodiversité et à la
gestion durable des forêts tropicales en RDC. Ces
forêts doivent, en même temps, être mises au
service du développement durable du pays, afin
d’améliorer la situation économique et sociale des
populations locales. Il considère l’égalité des sexes
comme l’une des clés du développement durable.
Depuis 4 ans, le PBF applique une approche tenant
compte de la dimension du genre dans toutes les
activités avec les partenaires.
Au niveau central, Le PBF appui techniquement et financièrement le MECNDD et l’ICCN à
intégrer le genre au sein de leurs institutions par un appui technique et financier pour
l’élaboration d’un plan sectoriel genre et un système des points focaux genre. Le PBF a
appuyé ces points focaux d’élaborer leur propre plan de communication afin de sensibiliser
leurs collègues sur le concept genre à travers les dépliants, les posters, un guide juridique
prenant en compte les aspects genre et autres outils de communication ciblés à la
hiérarchie qui font la promotion sur l’égalité des sexes ;
Au niveau provincial, le PBF travail avec les communautés locales en prenant en compte
les aspects genre (dans une manière sensible au genre). Conformément à la constitution
de la RDC, l’objectif poursuivi par le projet filière bois, signale aussi dans les règlements
intérieurs desdits comités, était d’avoir au moins 30% de femmes dans chaque bureau
exécutif, tous les postes confondus Ce qui permettra à la femme de participer aussi au
développement de son terroir villageois. Tous les partenaires ont été associé dés le début
du processus.
3. Intégration du Genre ;
Les activités en matière du genre ont été accueilli difficilement du fait que les hommes voire
aussi les femmes considèrent que la place de la femme c’est à la cuisine et que cette
dernière n’a pas droit même de participer à des réunions au village et/ou d’être là où les
hommes prennent des grandes décisions. Ce qui rendait les femmes de ces 18 villages
retissant quant à ce qui concerne les projets de développement. Mais cela n’a pas empêché
au projet de faire quelques actions de sensibilisation.
Pour mettre en œuvre ce processus, plusieurs activités ont été mise en place notamment :
Sensibilisation des populations sur la gestion durable des ressources ligneuses de la
concession et la description des différentes structures prévues par le PAGS et les
projets de textes juridiques (Composition et bureau).
Organisation des élections des membres des « comités » de gestion dans les 18
villages riverains à la concession
installation officielle des différents comités mis en place
La sensibilisation consistait à :
A la présentation à la communauté locale (CL) des six regroupements de village validés lors
d’un atelier organisé le 15 novembre 2014 par Deutsche Forstservice « DFS » en sigle à
Kailo
– montrer à la communauté le regroupement dans lequel appartenait chaque village;
– informer et sensibiliser les Communautés Locales sur les structures locales de
gestion qui seront mise en place,
– informer les Communautés Locales sur la composition des bureaux de chaque
comité, profils et critères d’éligibilités pour chacun des postes ouverts.
– le caractère bénévole des postes ouverts,
– le nombre d’électeurs par village (10),
– le facteur genre (au moins 30% des femmes dans chaque Comité Villageoise des
Gestions Forestières) ainsi que le choix du village dans lequel les élections auront
lieux
Quant aux élections, c’est la population elle-même qui a élu les membres des différents
comités de gestion forestière.
Phase de la Sensibilisation Un Bureau exécutif mis en place : deux femmes
(vice-Présidente et trésorière)
4. Résultats atteints dans le domaine de l’égalité du sexe ;
Pour arriver à atteindre ces résultats, les collègues, les partenaires ainsi que la société civil
on eu à participer à ce processus qui nous a permis d’avoir ce qui suit :
Nous avons réussi à installer 7 Comité Villageois de Gestion Forestière dont 6 au niveau du
village et 1 au niveau du groupement dont chacun est constitué de 9 personnes remplissant
les critères d’éligibilités. Dans chaque Comité villageoise de gestion Forestière, il y a au
moins une femme (voir image ci haut) occupant un poste de commandement (ex : vice
présidente du comité de regroupement Oléa-Binambutu par exemple) ce qui nous donne une
représentation de 11 % des femmes à ces comités. Nous continuons à sensibiliser afin
d’atteindre au moins 30 % des représentations des femmes.
Déroulement des élections Candidate unique, vice-présidente du comité Oléa-
Binambutu
Le PBF a appuyé ce processus depuis la sensibilisation jusqu’à la phase d’installation
officielle des différents comités. Il a ensuite élaboré les règlements intérieurs ainsi que le
statut des comités. Le plan de renforcement des capacités des membres des Comités
Villageoise des Gestion Forestière pour chaque poste du comité exécutif a été élaboré et sa
mise en œuvre est prévue en janvier 2016
5. Monitoring ;
Les résultats obtenus dans le domaine du genre sont suivis et intégrés dans notre système
de suivi et évaluation, par le biais des fiches de suivi et d’avancement d’indicateur.
L’information est par la suite transcrite dans nos outils de rapportage dont le compte rendu
trimestriel.
La mesure des résultats a pour sous bassement la matrice d’impact qui renseigne sur la
valeur de référence (Baseline) de l’indicateur à suivre et l’objectif ciblé qui est le résultat à
atteindre. Les fiches de suivi ajoutent l’information sur les étapes intermédiaires (milestones)
à réaliser en vue de garantir l’atteinte du résultat
6. Coopération, Stratégie, Innovation ainsi que l’apprentissage
.Pour faciliter la sensibilisation des communautés locales et l’acceptation de l’aspect genre,
nous avons travaillé avec les facilitateurs locaux (les sensibilisateurs), l’administration du
territoire ainsi que l’administration forestière (le ministère et la division provinciale en charge
de l’environnement). En plus, nous nous sommes basés à la constitution du pays qui fait
référence à au moins 30% des femmes dans chaque domaine d’intervention.
Le défis à relever est de :
Faire comprendre à la femme riveraine qu’elle est aussi actrice
dans le développement de son terroir villageois
Mettre les hommes et les femmes ensemble pour un but commun
Bienvenue AMSINI FEZA
Mamie Mupompa